Décence énergétique des logements : que devez-vous savoir ?
À jour au 21 janvier 2025
Avec les enjeux climatiques et la nécessité d'améliorer la qualité de vie des locataires, la décence énergétique des logements est devenue une priorité en France. Les réglementations imposent des normes strictes aux propriétaires bailleurs afin de garantir des logements performants sur le plan énergétique. Quelles sont les normes en vigueur, leurs implications, les solutions envisageables et les exceptions applicables ?
Quelles sont les normes actuelles de décence énergétique ?
Étanchéité et aération
Depuis le 1er janvier 2018, les logements doivent respecter des normes d'étanchéité à l'air. Les portes et fenêtres doivent être jointives, et des dispositifs d'aération en bon état doivent assurer un renouvellement d'air suffisant.
Seuils de consommation énergétique
Depuis le 1er janvier 2023, pour être décent, le logement doit respecter une consommation d'énergie inférieure à 450 kilowattheures d'énergie finale par mètre carré de surface habitable et par an.
Depuis le 1er janvier 2025, les conditions dans lesquelles la performance énergétique est appréciée ont évolué. Un logement est considéré comme non décent si son Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est classé G.
Au-delà des restrictions sur la location des logements G, l'objectif à long terme est d'améliorer la qualité du parc locatif en hexagone :
- 1er janvier 2028 : cette mesure s'étendra aux logements classés F ;
- 1er janvier 2034 : ceux classés E seront également concernés.
Et en outre-mer :
- 1er janvier 2028 : non-décence des habitations classées G ;
- 1er janvier 2031 : non-décence des habitations classées.
Le saviez-vous ?
La non-conformité du logement sur le plan énergétique n’a pas de conséquence sur la validité du contrat de location. Le propriétaire pourra toutefois être tenu de réaliser des travaux afin de respecter les exigences de performance énergétique applicables.
Quelles sont les conséquences pour les propriétaires ?
Restrictions sur les loyers
En complément des règles de décence énergétique, depuis le 24 août 2022, pour les logements classés F ou G :
- il est interdit d’augmenter le loyer lors d’un renouvellement de bail ou d’une re location ;
- aucune révision annuelle n'est autorisée.
Obligations de travaux
Les propriétaires doivent engager des travaux de rénovation énergétique pour améliorer la classification du logement selon le DPE et le rendre décent. En cas de refus, ils s'exposent à :
- être contraint par le juge à la réalisation des travaux ;
- être contraint par le juge à la réduction du montant du loyer ou à la suspension de son paiement ;
- devoir indemniser le locataire pour les préjudices ;
- le cas échéant, la conservation de l’allocation de logement par la Caf ou par la CMSA.
Quelles solutions pour se mettre en conformité ?
Quelles étapes suivre pour rénover son logement ?
- Réflexion et préparation : identification des travaux nécessaires.
- Vote en Assemblée générale : en cas de copropriété, une étude thermique doit être validée.
- Exécution des travaux : isolation, remplacement de systèmes de chauffage, etc.
Quelles aides peuvent être mobilisées ?
- Les aides au syndicat de copropriété :
- Les aides individuelles :
- MaPrimeRénov' (Parcours accompagné ou par geste)
- Certificats d'économie d'énergie
- Éco-prêt à taux zéro
- TVA réduite
- Aides éventuelles des collectivités territoriales
- etc.
Existent-ils des exceptions ?
Travaux en copropriété
Si, en cas de litige, un copropriétaire bailleur démontre au juge qu’il n’a pas réussi à réduire la consommation énergétique du logement en dessous du seuil autorisé, malgré ses efforts pour obtenir l’accord de l’Assemblée générale (AG) afin de réaliser les travaux nécessaires, il ne pourra pas être obligé d'effectuer ces travaux pour rendre le bien décent. Cependant, le bailleur risque tout de même des sanctions, comme une réduction du loyer ou le paiement de dommages et intérêts aux locataires.
Contraintes architecturales
Un juge ne peut pas obliger la réalisation de travaux si le logement est soumis à des contraintes architecturales ou patrimoniales rendant impossible l’atteinte des niveaux minimums de performance énergétique, même si des travaux compatibles avec ces contraintes ont déjà été effectués.
À retenirN'hésitez pas à contacter votre ADIL pour en savoir plus gratuitement avant de signer des devis ou d’engager des travaux. |